Quelques lettres de soldats du Premier Empire
Les très riche fonds Cahuzac (46J) renferme un petit
lot de lettres de soldats origianires de Paulin du début du XIX° siècle.
Ces 5 lettres ont été écrites depuis
des lieux divers et dans des circonstances différentes.
Les trois premières par des soldats ordinaires d'origine
paysanne et les deux dernières par un réfractaire issu
d'un milieu un peu plus aisé.
lettre 1 Louis Capus (avril 1810)
lettre 2 divers soldats de Teillet (avril 1812)
lettre 3 Jean Baptiste Berlou (décembre 1812)
lettre 4 Jean Pierre Brunet (juin 1811)
lettre 5 Jean Pierre Brunet (août 1811)
1° lettre
L'auteur Louis Capus est né à Boutac (Paulin) le 27 octobre 1788. Il survivra et se marie en 1825 à Paulin
Il écrit à son oncle, il a perdu ses parents lorsqu'il avait à peine 5 ans.
A Monssieur Louis Capus
habitant a Bouta Commune de
Paulin Canton alban Depart de
Tard passant par Alby
a Bouta
du 27 avril 1810
Jirone le 17 avril
Mon cher oncle
je vous ecrit de deux mots de lettre pour vous faire
savoir letat de ma santé laquelle est fort bonne Dieu
Mercy et je soite de tout mon coeur que la presente se
trouve de meme je madresse preferablement à vous que mon
oncle Capus car je n'ay a quoy atribuer un si grand
sillance qui a envers moy je ne sait pas sy la lettre que
je lui ay ecritte se sont perdues ou sil veut pas men faire
reponce cependant je crois jamais lui avoir donne de
deplaisir pour qu'il tienne une sy garnde negligence envers
moy voilla que depuis trois ans passé que je suis en servisse
je serait bien contant de recevoir quelque nouvelle de
pays jause a croire que sy jay le bonheur que vous
recevies ma lettre vous me donneré ce dous moment de
conssolation mon cher oncle sy vous pouvé menvoyé un
peut de largent vous me faire un grand plaisir que
je nay un grand besoin et que nous somme bien da la
misere que tout et bien cher et quon nous donne quun
car de pain par jour et que le pain et bien cher
que nous le payont trois livres un pain de monission
et quelque fois nous nen trouvont pas que nous avons
quelque fois quinze jour sans en gouté seulement de
tout je vous prie de faire compliment a mon frere
et que sy a besoin dun sertificat quil me lenvoye je luy
rendré service desuite de compliment a votre epouse a
tous me oncle a tous me tante a tous mes cousins a tous
me cousine voisin et voisine et tous ceux qui demendron
de me nouvelle je vous prie de me faire savoir sy François
de Tarabasse sy et retourné ou dans quel corps quil est
et sy le fils de Calmels et party aussy que le fils de Cols
Barthelemy je finis en vous embrassant tout me parent
je suis pour la vie votre neveu
Louis Capus
mon cher frere je te prie de
faire ton possible de par
partir parce quil sy a lon
temps que je souffre
Mon adresse:
a Louis Capus
au 7me régement dinfanterie
de ligne 3me bataillon 3me
compagnie de voltigeurs
a Jiron ou a la suite
de l'armée
2° lettre
C'est en fait une lettre collective de trois conscrits de Teillet:
Jean Louis BIAU né à Sirvens le 2 juin 1786, a
survécu, marié en 1828 à paulin avec Elizabeth
Jamme.
Jean Louis PUJOL né à Sirvens le 7 nov 1790, sort inconnu
Jacques RAYSSEGUIER né à la Resse le 13 nov 1792, sort inconnu
A Auch le 5° avril 1812
Mon tres cher père et mère
Je vous ecrit ces deux mots pour vous faire savoir que je suis arrivé à
Auch tous les trois en bonne santé moi Louis Biau et Pujol Louis et
Jaques Resiguer Dieu merci . Je souhaite que la presente se trouve de
meme je vous dirai que tous les trois nous sommes ensamble mais je vous
dirai que nous sommes bien contans d'etre entre dans le regiment que je
suis car je vous dirai que c'est le meilleur regiment qu'il y a en
France. Vous me trouverez un peu negligent de n'avoir aps plu tot ecrit
parce que je vous dirai qu'il nous faut lever tous les matins a qatre
pour aller a l'arnaliage deux fois aux panchemens des chevaux deux fois
a a la sel voila que nous sommes pas bien livres. Vous me ferez bien de
complimens a tous nos parens et amis et tous ceux qui demanderont de nos
nouvelles et vous me ferz bien de compliment a Pierre Injalbert .
Je finis en vous embrassant de tout mon coeur et suis pour la vie votre
fils Louis Biau, Louis Pujol et Ressier. Je vous dirai que nous sommes
dans un pays qui fait tres bon vivre dont le vin ne vaut que six la
boteille et le pain comme chez nous et je va vous dire que nous allons
bientôt passer brigadier moi Biau et Pujol et vous nous ferez savoir
(...) qu'il a le frere de (...) que nous voulons lui ecrire et que
peut-être nous passerons bientot chez nous sy nous allons en Russie.
Mon adresse est Louis Biau dans le 14° regiment de chasseur a cheval an
depot a Auch departement de Gers en Gasconne
Biau Pujol et Ressier
signé Fabre
3° lettre
C'est une lettre de Jean Baptiste BERLOU de la Satgearié (Teillet) né le 11 décembre 1785.
C'est un rescapé !! il se marie le 9 septembre 1818
à Roumégoux. Il a du en avoir des choses à
raconter à ses enfants.
L'orthographe a été respectée. Ce doit
être un écrivain public qui a écrit ou un
camarade plus "savant" Ce ne doit pas être un
tarnais car ça ne présent aps les "fautes "
rencontrées habituellement , c'est peut-être un "nordiste"
car la graphie semble rendre des
prononciations inconnues par ici.
A Bajone le 25 dechambre 1812
Mon ser frere ge loneur de te fer savouer letat de ma santé la quelle
et toubonne je souete qu la pregente te trouve de meme an meme tan si tu
vu me prandre mon vien tu ira ce monsieur Castanie le notere quil te
fera une procure qui anulnera celle qu je fete a Jan Piere Rigal de
suite qu tu ora fete la procure tu me len vera qu je la fere sine de
consel je te lore fete isi ma on madit quil vodre mie que tu la fasse
fere se toua je lui ecri plugieur foua il ma pa reponde ensi je te donne
plen pouvouar de me retirer la rante depuis le tan que je suis parti
quil ne ma rien anvoie e meme quil ma vendu ta (...) quil a pa
(bu ??) fere atansion qu sil a domage de mon vien je te prie de lui fere
peie le domage je sus pour une letre de monsieur le mere Delbosc quil
mave vandu tou monsieur Delbosc voulet ce carge de ma procure je te lof
(...)' a toua en qualite de frere et meme si je vien a mourir je te done
tout su qui ma partien et meme je le fere par men de notere ansi je te
prie de fere nla procure tout de suite e me lan voie ou si t pu pa la
fere tu me marqura sur ma reponse et tu manvouara un peu d'argan pur la
fere quar si jave u dargan je te lore an voie pour la pregante ne
manque a me fere reponse tout de suite ausi je ne rien plus a te dire
pour le pregant je finnis an tan brasant de tout mon cur et je suis pour
la vie ton frere
berlou jan batiste
mon adresse et a monsieur berlou jan batiste
soldat dans le 45° regimant premie batalion premiere compani
a la (? gaile?) de l'arme
Les lettres qui suivent sont de Jean Pierre Bunet des Bosques,
né le 9 octobre 1787, fils de Jean et Jeanne Durand. Il a donc
23 ans.
4° lettre
Saint Martin de
lille du ré le 16 juin 1811
Mon cher père
Dan tous les
lettre que je vous ai écris j'ay eu peur quelle ne parvienne pas dans le pays
pour vous faire savoir de me nouvelles
car c'est la troisieme que je vous
envoye et je vou avez marque que j'avai bien souffert dans toute ma route
toujours enchainé
d'une prison a l'autre
jusqu'a la Rochelle que la il nous ont embarqué pour aller à la ville ou nous
sommes et nous avons payé
le vivre bien cher dans toute la route et que j'ay
dépensé tout mon argent et je me trouve dans la nécessité et je vous prie mon
cher père de m'en envoyer et si par cas vous n'en avez pas je vous prie d'aller
trouver Jean Pierre Courbiere qui reste a Yolle
commune d'Ambiaret dequel me
doit vint-cinq écus et je vous prie de m'envoyer la moytié le plutot qui vous
sera possible car
je suis dans la grande necessité et réponse de suite et par
cas vous avez reçu les autres et que vous m'avez fait réponse que vou
m'avez
envoye de l'argent comme je vou avais marqué dans les autres vous me le faire
savoir dans la réponse que vous m'envoyerez
que moy encore je n'ay pas reçu aucune
d'elle de tout et si vous m'avez envoyé une fois ne m'envoyez pas deux et vous
me faires
savoir dan qu'elle lettre vous le l'avez envoyé et je vous prie
d'affr(..déchirure) la lettre que vous m'envoyerez et me faire savoir
ce qui se
passe dans le pais et je vous dirai que je suis été malade a l'hopital de Blaye
j'y ai resté seize jours pui apré encore on ma
transporté a l'hopital de la
ville de Bourdeaux et j'y ai resté un mois malade et quand j'ai été bien remis
on ma fait partir pour
Saint martin de Ré quand je suis été arrivé a Saint
martin au bout de dix jours je suis tombé malade te je suis allé à l'hopital
et
j'y ay resté dix jours malade mais malgré tous mes maladies et souffrances
je suis pour le présent en bonne santé et je soite que
la votre en soit du meme
et de ma faire savoir si tous les conscrit sont partis et ceux qui restent sont
tranquille et si il ya aura
amnistie je vous dirai que tous mes camarades sont
parti sauf paul Couve qui et au grand cartier et doit partir bientot il est en
bonne
santé et (...) moy savoir (...) vous tes en bonne santé car je langui
bien de savoir de vos nouvelles.
Bien du compliment a tous mes soeur
et mon frère et beau-frère et tout nos parens oncles et
tantes et aussi bien de compliment
a Monsieur Delbosc notaire et son épouse et toute sa famille et
tous nos parens ami et voisin et voisines et meme ceux qui
demanderont de mes nouvelles.Je finis mon cher père ne vous embrassant de tout mon coeur. Je suis pour la vie votre
sincère fils je vous salue
Jean Pierre
Brunet
mon adresse: à
Monsieur Jean Pierre Brunet
soldat dans la
cinquième compagnie du dépot de conscrit
réfractaires a
la citadelle de Saint Martin ile du Ré
département de
la Charente Inférieure 7eme dépot
A Monsieur
Monsieur
D'elbosq notaire
restant a Cataro
et a
Villefranche d'Albigeois
et canton
département du Tarn
Poste restante
pour remettre à
Jean Brunet de
la commune de
Paulin résidant au Bosque
N° 155 Article
de 27fr 60c
déposé le 17
juillet 1811
au bureau de
Postes de Alby
par M. Delbosc
de Villefranche
pour M
Brunet au dépot des réfractaires 7° a lille de Ré
5° lettre
A Monsieur Monsieur
Jean Brunet cultivateur
restant au village du Bosques
Comune du Pauril canton
du Villefranche
département du Tran
Poste restante a Albi pour faire
passer a Villefranche
A Saint Martin isle du Ré le 4 aoust 1811
Mon tres cher père
Je m'empresse encore de vous envoyer
une cinquième fois car je n'ay pas reçu encore
réponse car je suis bien en tristesse de ne savoir
pas de vos nouvelles je ne sais pas si
vous etes mort ou vivant car je suis bien surpris que vous m'envoyez
pas je ne sait pas si les lettres
vou parvienne pas ou si vous ne
voulé pas me faire réponse et ainsi jespére que si
celle cy vous parvient vous me fairé réponse et que vous
m'accuserz la réception de
toutes les lettre que je vous ay envoyée et les réponse
que vous m'avez fait dont je vous prie de me faire passer
un peu d'argent car je suis dans la
grande nécessité je vous prie d'aller trouver Jean Pierre
Courbiere restant a Yolle commune d'Ambiaret
qui me doit vintq cinq écus et
vous en faire donner la moitié et me l'envoyer desuite et me
faire réponse et affarnchier la lettre que vous
m'envoyerez et me faire savoir ce qui se passe dans le pays je vous dirai que nous sommes six du meme
département et communes voisines
nous sommes dans le meme
régiment et nous devons partir ensemble mais nous ne savons pas
quand est que nous partirons on nous a donné
un bonnet de police une chemise et un
paire de soulier et un (...) noir et quand nous partirons on nous
finira d'habiller tous mes camarades
sont en bonne santé et moy
aussi Dieu merci il est fort bonne et je soihaite que la
présente vous trouve dans la meme situation de tous je
vous dirai que nous faisons lexercice
deux fois par jous et nous sommes mieux deopuis qeu nous sommes
entrés dans ce régiment bien du
complimen a mon frère
et mes soeurs et beau frère que je lui soihaite uen parfaite
santé a tous et faites moy savoir si mon frère reste
à
l'endroit que je l'ai quitté
quand je suis parti bien de complimens a tous mes oncles et tantes
parens et amis et (..) Jean Pierre Courbiere
ainsi que tous les voisins et voisines et meme ceux qui demneront de mes nouvelles.
En attendant de vos nouvelles je finis mon cher père en vous embrassant de tout mon coeur.
je suis toujours pour la vie votre sincère fils
je vous salüe
jen Pierre Brunet
Vous faires mon adresse a Monsieur
Jean Pierre Brunet soldat dans la 3eme
compagnie 4eme bataillon 29eme régiment
d'infanterie légère en garnison à St martin
isle du Ré département de la Charrente
Inférieure